Huile d'olives: Belle récolte annoncée pour l'AOP Vallée des Baux

Dans l'AOP Vallée des Baux, la production devrait atteindre 500 tonnes d'huile cette année

Jean-Pierre Lombrage, président du syndicat interprofessionnel huile et olives AOP de la vallée des Baux doit commencer les dégustations cette semaine. Mais la qualité est prometteuse et la quantité devrait être bien meilleure que l'an dernier.

Bien sûr, la récolte ne fait que commencer, et il ne faut pas vendre la peau de l'ours... Mais si le temps se maintient, sans trop d'orages, les oléiculteurs pourront récolter cette année un tonnage bien supérieur aux trois dernières années. Selon Jean-Pierre Lombrage, président du syndicat interprofessionnel huile et olives AOP de la Vallée des Baux, la récole s'annonce sous les meilleurs auspices. "Ces dix dernières années, on faisait en moyenne autour de 400 tonnes d'huile. Cette année on peut s'attendre à une production avoisinant les 500 tonnes en AOC".

L'état sanitaire des fruits qui sont arrivés à maturité avec trois semaines d'avance est en effet excellent, et les olives donneront normalement une huile de très bonne qualité. Les premières dégustations, pour la mise en marché des huiles qui auront lieu dès la semaine prochaine au siège du syndicat interprofessionnel, devront le confirmer. Mais Jean-Pierre Lombrage est d'ores et déjà confiant.

Toutefois, la productivité des oliviers est différente selon les vergers : très bonne dans les 25 % de vergers irrigués, plus variable dans les autres. Les arbres qui ne sont pas arrosés ont souffert de la sécheresse. "Les plantations de 10 à 15 ans non irriguées ont eu du mal à supporter la chaleur estivale. Les arbres recépés, qui sont repartis des pieds après le gel de 1956, ont un enracinement plus important et s'en tirent mieux. Même si l'olivier est fait pour résister à des températures élevées, c'est un arbre qui se purge seul. S'il a soif, il fait tomber une partie de ses fruits et se met en attente".

Songer à l'irrigation

Le réchauffement climatique qui se confirme devrait inciter les oléiculteurs à envisager d'investir dans des systèmes d'irrigation, d'autant que la région ne manque pas de ressources : le canal des Alpilles, le canal des alpines, le Vigueirat. "Il y a dix ans, on avait envisagé un projet avec la CNR, mais il s'est trouvé peu de producteurs à vouloir dépenser 1500€ par hectare. Pourtant je pense que l'investissement peut devenir vite rentable".

La donne pourrait en effet changer car les prix d'achat sont plus attractifs cette année : plus 10 centimes, soit autour de 1,80€ du kilo pour l'olive à huile. Selon Jean-Pierre Lombrage cette hausse ne devrait pas être répercutée sur le prix de vente au consommateur, la quantité étant au rendez-vous.

Cette année 2017 est aussi celle de la révision de l'aire d'appellation, qui devrait gagner entre 100 et 120 ha. "Cette mesure permettra à certains moulins de quitter les centres des villages pour s'installer dans les zones artisanales, comme l'a fait la coopérative oléicole de Maussane. Le moulin du Calenquet situé à Saint-Rémy va ainsi pouvoir rentrer dans l'aire d'appellation". Soit un treizième moulin dans l'AOP Vallée des Baux.

 

Source: La Provence