ARLES – Propreté urbaine. Depuis plusieurs années, les riverains et commerçants de la rue Favorin, toute proche de la place du Forum, vivent un véritable calvaire. Dix conteneurs à ordures installés dans cette petite artère du centre ancien empoisonnent leur quotidien : odeurs, débordements, rats, pigeons, dépôts sauvages… la coupe est pleine.

Des habitants excédés

Chaque matin, Théo Pafundi, propriétaire d’un immeuble au 5 rue Favorin, ouvre ses volets sur un mur de poubelles. « Ma locataire sent l’odeur tous les jours dès qu’elle ouvre sa fenêtre. C’est invivable ! », explique-t-il. L’homme croule sous les plaintes et craint même d’ouvrir une laverie en rez-de-chaussée : « Pourquoi lancer un commerce si les clients fuient à cause de l’état des lieux ? ».

Même constat pour François Gaudré, responsable de la boutique Fragonard, qui héberge des vacanciers dans six chambres d’hôtes au-dessus de son magasin. « Des clients ont annulé leur réservation en découvrant les poubelles devant l’entrée. Parfois, je les fais passer par la boutique pour éviter ce spectacle ! » déplore-t-il.

Dépotoir en plein centre historique

La rue Favorin, l’une des rares liaisons entre la place du Forum et la rue de l’Hôtel de Ville, concentre les dépôts des restaurateurs et commerçants alentour. En pleine saison estivale, les conteneurs débordent et s’y ajoutent des dépôts sauvages : vieux frigos, canapés, électroménager… « Cette petite rue est un vrai dépotoir ! » s’indigne une habitante.

Un projet de local poubelles avait été envisagé par la mairie en 2021, mais n’a jamais abouti. En 2022, Fragonard avait proposé l’installation d’une grille pour protéger l’impasse des riverains, sans succès non plus.

Commerçants pénalisés

Les restaurateurs ne sont pas épargnés. « Sur notre terrasse, les clients mangent collés aux poubelles. C’est très désagréable », regrette Ryuichi, gérant du restaurant japonais Mécha Uma. Même constat du côté du Dim-Mui, rue de l’Hôtel de Ville : « En cas de fortes chaleurs, les odeurs sont insupportables pour les clients ».

Quelle solution ?

Pour Théo Pafundi, la clé serait de réduire le nombre de conteneurs et de les répartir dans d’autres rues proches, avec une meilleure organisation des points d’apport. Une idée qui pourrait soulager riverains et commerçants, mais qui nécessiterait une véritable volonté municipale pour être mise en place.

En attendant, la rue Favorin reste marquée par ces montagnes d’ordures, à deux pas des lieux les plus touristiques d’Arles, renvoyant une image peu flatteuse de la ville.