Agression à la barre de fer sur le parking du Géant à Arles

Un homme avait commandité l'agression à coups de barre de fer du nouvel ami de son ex. La victime avait été frappée à coups de barre de fer au moment où elle rendait son chariot, sur le parking de Géant.

"Je te fais un tatouage gratuitement, en échange tu vas fracasser le mec de mon ex". Voilà le deal passé le 17 novembre 2014 entre Willy et Eddy. Le premier ne supporte pas la séparation avec la mère de ses enfants. Le second, faible d'esprit et déclaré irresponsable pénalement dans cette affaire, accepte de jouer les hommes de main. Le lendemain vers 17 h, Willy est averti que son ex et son nouveau compagnon sont en train de faire les courses à Géant Casino. L'homme file aussitôt sur place avec Eddy. Et peu importe si ses deux enfants sont dans la voiture, il y a urgence.

Les consignes sont claires. Willy a montré des photos de son ex à Eddy, lui a fourni une barre de fer et des consignes claires : "Frappe-le. Mon ex veut encore des enfants, rends-le impuissant". Il avait aussi prévenu la mère de ses enfants par téléphone : "Ton copain est mal tombé, je vais le tuer".

"J'aurais pu crever sur ce parking"

Alors que la victime s'apprête à déposer son chariot, Eddy surgit par-derrière pour lui asséner une barre de fer. Puis roue de coup le jeune homme. Grièvement blessé, il est transporté à l'hôpital où ses agresseurs le poursuivent. Eddie sera appréhendé avec la barre de fer et en état d'ébriété, caché dans un buisson.

Tout au long de l'instruction, Willy niera avoir commandité cette agression. Mais hier, devant le tribunal correctionnel de Tarascon, il est passé aux aveux : "J'étais très amoureux d'elle. Je voulais lui montrer que son copain n'était pas capable de la protéger comme moi je le faisais. Je l'aurais bien fait moi-même mais j'avais les enfants dans la voiture. Je voulais juste qu'Eddie l'intimide... J'ai été dépassé par les événements."

Les conséquences de l'agression ? Fractures du crâne, une foule de graves contusions et trois mois d'arrêt de travail pour la victime. "J'aurais pu crever sur ce parking" lâche la victime à la barre. Pour son avocat, "la responsabilité du commanditaire est plus grande que celle de celui qui tenait l'arme".

Trois ans de prison

"Ce dossier, c'est celui d'un passage à tabac qui aurait pu être une exécution criminelle, s'indigne le procureur Patrick Desjardins. C'est d'autant plus grave que le prévenu a été trop lâche pour régler ses comptes, et a envoyé un faible d'esprit le faire à sa place". Certes, le prévenu avait jusque-là un casier vierge, mais aux yeux du parquet, "ces faits d'une extrême gravité" méritent néanmoins 4 ans de prison dont deux ferme.

L'avocate du prévenu plaidera la disproportion entre les consignes données par son client, et l'agression telle qu'elle a été exécutée par Eddy. "Il n'a jamais été question d'une telle violence" insiste l'avocate.

Willy a été condamné hier à 3 ans de prison dont 18 mois avec sursis. Il a déjà passé 16 mois derrière les barreaux dans le cadre de sa détention provisoire.

 

Source: La Provence