Aux alentours de 23 heures, samedi soir, tandis qu'ils venaient d'assister à la demi-finale de leur club de coeur, Castres, en étant au plus près de leurs idoles à Lyon, et alors que leur bus était sur le chemin du retour, le rêve a tourné au cauchemar pour ces ados âgés de 13 et 14 ans, accompagnés pour certains de leurs parents.
L'éclatement d'un pneu aurait provoqué la glissade du car transportant au total 31 personnes, chauffeur compris, dont 18 mineures. Très vite le bilan a fait état de trois morts, tous adultes : le chauffeur, originaire de Sauveterre dans le Gard, (lire ci-dessous), et un couple de Beaucairois. Leur fils, 14 ans, ainsi que 10 autres passagers, étaient toujours, hier soir, jugés également dans un état grave.
Une cellule médico-psychologique a très vite été mise en place pour permettre d'accueillir les victimes, en pleine nuit, en urgence, à l'hôpital de Valence.
Puis, hier matin, un même dispositif a été proposé à Beaucaire, pour les familles des victimes et les personnes ayant un lien avec le club, dans les locaux du Beaucaire rugby club, au stade Eric-Baska.
À 11 heures, Malige, dont le fils, resté à Beaucaire, est licencié depuis plus de 5 ans au club de rugby local, est sous le choc. "On m'a appelée au petit matin pour m'annoncer la terrible nouvelle, je n'ai pas de mots", témoigne-t-elle devant les préfabriqués du club. À l'intérieur des médecins du Samu prennent en charge les personnes présentes. Spontanément, et comme beaucoup d'habitants hier matin, elle a donc décidé de venir soutenir cette "grande famille" qu'est le rugby.
"On vient là pour supporter le club, c'est une grande famille, c'est naturellement qu'on vient aujourd'hui pour être solidaire. Car on se connaît tous. Beaucaire est un petit village et on est tous touchés par ce qui vient d'arriver".
Après s'être rendu au chevet des victimes en compagnie notamment de certains dirigeants du club de rugby, le maire de Beaucaire, Julien Sanchez (FN) a réagi au drame qui touche ses administrés, et au-delà.
"Toute la commune est sous le choc. C'est un gros vide pour les habitants que nous sommes aujourd'hui. Nous sommes dans la douleur et nous pensons aux victimes, aux familles... Le club de rugby a une grande place dans la vie locale, ils font partie intégrante de la vie de la commune. Cette tragédie est dure pour tout le monde".
"Je formule le voeu que le bilan se fige"
Et si l'ambiance était lourde dans la commune gardoise d'environ 16 000 habitants, elle l'était également dans tout le Pays d'Arles, où le club de rugby rayonnait.
Une famille entière, présente dans le bus, réside à Saint-Rémy-de-Provence. D'autres sont originaires de Maussane-les-Alpilles. S'ils ont réchappé à l'accident sans trop d'égratignures, ce n'est malheureusement pas le cas pour un jeune tarasconnais qui était, hier soir encore, entre la vie et la mort. "Aujourd'hui je formule le voeu que le bilan se fige, et que tout le monde guérisse", témoignait encore hier matin, en sanglot, une dame venue apporter son soutien dans cette épreuve, et faisant référence aux 11 personnes grièvement blessées, toujours hospitalisées dans la Drôme en soirée. Les moins touchées ont en revanche pu rejoindre leur domicile après avoir été prises en charge par la cellule psychologique.
Le monde du rugby, des clubs locaux aux instances nationales a également tenu à manifester son entier soutien aux victimes . Un hommage sera rendu lors de la finale du Top 14 qui aura lieu le 2 juin, au Stade de France.
Source: La Provence