Arles : la "Rentrée en images" inaugurée par la ministre arlésienne

La ministre arlésienne Françoise Nyssen a inauguré la "Rentrée en images" des Rencontres photo

Alors, vous pensez que c'est important d'apprendre à regarder les photos ?" Hier matin, à l'ancien collège Mistral, la ministre de la Culture Françoise Nyssen n'a pas hésité à tester les élèves participant aux ateliers de la "Rentrée en images" des Rencontres. "Oui, parce que ça nous donne de l'inspiration, de l'imagination, et ça peut aussi nous aider pour notre culture de tous les jours et pour nos examens", ont répondu deux lycéennes. De quoi donner le sourire à la ministre. Car voilà bien l'objectif qu'elle poursuit, avec son homologue de l'Éducation nationale (absent et excusé hier) Jean-Michel Blanquer. "Nous devions être ensemble dans cette complicité que nous partageons depuis notre prise de fonction, pour soutenir la culture à l'école, pour une école nourrie par la culture", a rappelé Françoise Nyssen. Sa visite pour la "Rentrée en images", exemplaire de ce point de vue là, apparaît comme logique, surtout que l'Arlésienne connaît très bien le dispositif et les personnes qui le font fonctionner.

Plus de 10 000 élèves accueillis

Un dispositif apprécié par les élèves, séduits par une approche ludique de l'image, et par leurs professeurs. "Je suis ravie de cette ouverture culturelle, les élèves apprennent à décrypter une photo. C'est important avec la profusion d'images aujourd'hui", soulignait Elisabeth Donnadey, professeur d'histoire-géographie au collège Ampère. Les établissements scolaires étant fermés pendant l'été, "ce mois de septembre est le seul moment où nous pouvons nous adresser à cette communauté qui nous tient à coeur, les plus jeunes, auprès desquels nous pensons que nous avons un rôle à jouer dans la question cruciale aujourd'hui de l'apprentissage de la lecture à l'image", a indiqué Sam Stourdzé, le directeur des Rencontres d'Arles. Pour la 14e édition de la manifestation, près de 300 classes et plus de 10 000 élèves de six académies seront accueillis par les médiateurs du festival photo. "La question de l'éducation à l'image constitue un des grands enjeux du XXIe siècle. La jeune génération ne passe presque plus par des messages écrits, a-t-il ajouté. À nous d'enrichir leur culture générale et de leur donner un certain nombre d'armes dans leur vie quotidienne." Christian Estrosi, président délégué de la Région Paca en charge de la culture (LR), présent pour la signature de la convention triennale d'éducation artistique et culturelle (EAC) entre l'État et le conseil Régional, s'est placé sur la même ligne que Sam Stourdzé, et surtout que Françoise Nyssen. "Voilà très longtemps que je rêve pour mon pays que nous ayons une politique qui entre le ministère de l'Éducation nationale et le ministère de la Culture avance d'un même pas, une politique qui comprenne la place qui peut être celle de la Culture à l'intérieur de l'Éducation nationale, a confié le maire de Nice. Aujourd'hui, avec vous et Jean-Michel Blanquer, nous l'avons. Je salue le président de la République qui a fait ce choix, qui permettra à notre pays de lutter contre tous les extrémismes et les formes d'obscurantisme, de mieux éclairer l'esprit de notre jeunesse."

L'éducation culturelle comme fil rouge 

La culture en facteur de cohésion, mais aussi les passerelles ouvertes entre deux domaines complémentaires, voilà qui aurait sans doute plu au ministre de l'Éducation nationale, dont le message a été lu par le recteur d'académie d'Aix-Marseille Bernard Beignier. "Vous avez donné à Arles tout son sens entre le lien organique qui doit exister entre l'école et la culture. La "Rentrée en images" donne aux 10 000 élèves qui y participent cette curiosité et ce regard critique si nécessaire", a estimé Jean-Michel Blanquer. "Le développement de l'éducation artistique et culturelle est une priorité de ce gouvernement, a complété Françoise Nyssen.Et l'école est la voie la plus universelle pour nourrir l'accès à la culture de tous les citoyens !Reste, après avoir posé les bases, à révolutionner les pratiques, à généraliser l'éducation culturelle comme un fil rouge, de la maternelle au lycée. "La culture n'est pas un supplément d'âme, elle est intrinsèque et nécessaire au développement de l'enfant", a conclu la ministre.


 

La présence de la ministre de la Culture, de six recteurs et d'autres services de l'État (Préfecture, Drac) a été l'occasion de signer une convention triennale, inédite, d'éducation artistique et culturelle entre l'État et le Conseil régional. "L'État ne peut pas tout faire. Nous serons tellement plus forts ensemble, en additionnant nos moyens", a lancé Christian Estrosi, qui a rappelé que la Région avait porté de 53 à 57 millions d'euros son budget pour la culture en 2017, alors que 5,2 millions sont consacrés à l'éducation et à la jeunesse.

À noter qu'Arles fait aussi partie des précurseurs dans ce domaine. Une convention entre la Ville, l'Éducation nationale et la Drac existe depuis 2009 et permet chaque année à tous les élèves d'accéder a minima à un équipement culturel et à une discipline artistique.


Marseille s'invite à Arles

La ministre de la Culture Françoise Nyssen a été interpellée hier matin par une Marseillaise venue défendre le site archéologique de la Corderie, où une carrière grecque du Ve siècle avant J.-C. a été mise au jour lors de la construction d'un vaste îlot de logements. "Toute une zone sera préservée (635 m², Ndlr), avec un accès libre pour que ce site puisse être visité par l'ensemble des élèves de Marseille", a répondu la ministre.